Et si le Heat de Miami n'était pas champion?

Publié le par Jérôme COLLIN

432px-Dwyane_Wade2.jpgDepuis que le Heat possède LeBron James et Dwayne Wade, sans oublier Chris Bosh, on n'attend qu'une seule chose en Floride : la bague de champion NBA. Barré l'an dernier par les Mavericks, la majorité des observateurs pensaient que ce n'était que partie remise. Pourtant, certains signes semblent aller à contre-sens de cette opinion.

 

 

C'est vrai que le cinq de départ de Miami Heat fait souvent rêver. Voir Wade et James sur le même parquet, c'était déjà un must-see. Alors quand ils sont tous les deux sous le même maillot, le rêve nest à portée de bras. Inatteignable l'an dernier lors des 82 matchs de la saison, royal pour les play-offs de la conférence Est, où les Chicago Bulls avaient subi une lourde défaite 4-1, Dallas avait pourtant stoppé cette superbe saison, par une victoire 4 rencontres à 2. Les Mavericks, une équipe que l'on attendait absolument pas en finale de NBA, et qui sort l'équipe ultra-favorite.

 

Beaucoup ont mis cet échec sur le compte de l'inexpérience, de l'absence d'osmose totale dans l'effectif miamien, sous-entendant que cette année, rien ne résisterait à la déferlante en provenance de Floride. Pourtant, il se pourrait une fois encore que le Heat rentre bredouille de cette saison au rythme infernal, et doivent patienter encore un peu pour rentabiliser sportivement ses investissements énormes pour attirer LBJ et Chris Bosh. Alors quelles sont ses raisons qui me poussent à dire que Miami ne sera pas champion NBA ?

 

Tout d'abord, si le talent de LeBron James est indéniable, et ce dans une majorité des secteurs (shooteur hors-pair, bon passeur et rebondeur intéressant), il n'en reste pas moins que l'ancien joueur majeur de Cleveland est maladroit, fébrile dans les moments très importants. Les exemples ne manquent pas. L'an dernier, face à Dallas, James a pénalisé son équipe à cause d'un rendement très insuffisant par rapport à son statut dans et aussi son influence dans le jeu de Miami. La première franchise de Floride (Orlando n'étant pas en course pour le titre, trop irrégulier et sous-doté) a vu la confiance et les aptitudes de James se fissurer à l'approche du money time, dans le quatrième quart-temps des rencontres de la finale notamment. Cette année, le match sans enjeu particulier du All Star Game, opposant joueurs de l'Est et de l'Ouest, aurait pu basculer en faveur de l'Est, mais LBJ n'a pas osé prendre le shoot à trois points qui aurait ramené les deux équipes à égalité. Au lieu de prendre ses responsabilités, James a balancé un ballon à tout hasard en direction de ses coéquipiers, qui a fini dans les mains de l'Ouest... Bref, James n'est pas «clutch» lors des confrontations importantes, et cela ne s'est pas arrangé depuis l'année dernière.

 

Ensuite, le Heat cale souvent face aux grandes équipes et loin de sa salle. Avant-hier, Boston a collé une rouste à Miami, avec un Rajon Rondo qui avait revêtu le costume des grands soirs en finissant avec un triple double ! Plus tôt dans la semaine, Oklahoma City s'est régalé également face au Heat, avec un duo Westbrook-Durant impitoyable en attaque, et une défense de fer, symbolisée par les contres spectaculaires d'Ibaka, sans oublier James Harden, qui réalise une saison extrêmement convaincante. En Mars, les Lakers ont également pris le dessus, au Staple Centers, alors même que Bryant et compagnie sont loin d'être compétitifs cette saison. Bref, dès que le niveau et l'envergure des adversaires s'intensifie, le Heat balbutie son basket et n'est plus autant dominateur. À commencer par Wade, plus discret lors des matchs importants, et qui laisse donc LeBron James isolé, et dépourvu de ballons facilement exploitables. Si l'on regarde les autres équipes, on constate que sans Derrick Rose, Chicago tourne quand même bien. Même constat pour OKC, où Durant et Westbrook peuvent toujours compter sur Harden.

 

Et si Miami pavoise devant avec cette attaque de feu qu'est James-Wade, le reste de l'effectif laisse à désirer. Bosh reste intouchable, mais en défense, le Heat patine. Miami se révèle souvent incapable de contrer les tireurs à trois-points, et en encaisse donc de nombreux. C'est un élément central que le Heat devra absolument améliorer s'il veut défendre ses chances jusqu'au bout.

 

Enfin, la concurrence est armée jusqu'aux dents, et la bataille sera féroce. Certaines équipes sortent du lot, à commencer donc par Oklahoma City, qui multiplie les superbes performances face aux leaders, et compte parmi ses rangs un MVP en puissance, en la personne de Kevin Durant. Doté d'un effectif quasiment semblable à celui de l'an dernier, mais renforcé par l'arrivée de Derrick Fisher en provenance des Lakers, OKC pourra compter sur l'expérience de ce dernier, et sa maturité dans le jeu. Un précieux atout dans la course au titre.

Derrière, Chicago paraît en mesure de remporter le titre, à condition que son meneur All Star Rose soit remis de ses nombreuses blessures. Les anciens (Boozer, Deng) auront un rôle important à jouer, tout comme Joakim Noah, élément central des Bulls. Toujours à l'Est, les Spurs de San Antonio sont armés pour aller loin. Rafraîchi par la venue d'éléments nouveaux et jeunes, les hommes de Popovich font une très belle saison et peuvent prétendre à beaucoup mieux que l'an dernier, et leur piteuse élimination dès le premier tour des play-offs par Memphis.

Les Lakers ne sont pas non plus à jeter comme des malpropres, puisque Sessions peut apporter énormément au collectif, si Kobe Bryant daigne responsabiliser un peu plus ses coéquipiers en leur passant la balle également. Dallas aura à coeur de conserver son titre de champion NBA, et ce malgré les difficultés rencontrées par les Mavericks cette année, moins impérial que dans un passé pas si éloigné que ça.

 

Dans la nuit de mercredi à jeudi heure française, le Heat se déplacera à OKC pour une affiche à nouveau alléchante. On en saura un peu plus encore sur le rapport de force en NBA. À moins que le Heat s'économise en vue des play-offs...

 

Jérôme COLLIN

 

Publié dans Autres sports

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