Assez bien, ensemble homogène!

Publié le par sportsfans

Au lendemain du match nul entre la France et le Chili (1-1) au stade de la Mosson de Montpellier, décryptage ligne par ligne les différentes compositions d'équipe proposées par Laurent Blanc.

 

 

La défense

 

Elle est restée la même durant les 90 minutes de la rencontre, Llorris compris dans ses cages. Ce dernier n'a rien pu faire sur le but de Cordova, a été sauvé une fois par le poteau, mais a vécu globalement une soirée tranquille.

Devant lui, la défense centrale était expérimentale. Si Younes Kaboul, de Tottenham, et le défenseur barcelonais Éric Abidal ont déjà joué ensemble, leur association avait été de courte durée, le premier devant sortir sur blessure. Mercredi soir, les deux ont affiché une certaine complicité et ont rarement été débordé. Le plus âgé des deux, Abidal, a pu rassurer son compère de défense. Kaboul a fait preuve d'une intelligence dans la relance, d'une propreté dont il faudra veiller à ce qu'elle se poursuive.

Sur les ailes, Sagna et Clichy ont pris l'eau souvent, trop souvent. En première période, le joueur d'Arsenal et le néo-Citizen ont été plutôt tranquille, peu embêté il est vrai par une équipe chilienne pas très menaçante. Ce fut une autre paire de manche en seconde période, une fois qu'Alexis Sanchez, la pépite chilienne partie renforcée les rangs blaugranas, est entré en jeu et sonné sinon la révolte, le réveil de la nation sud-américaine. Bacary Sagna dispose d'une étonnante place de titulaire indiscutable depuis l'ère Domenech déjà. On aimerait voir Anthony Reveillère un peu plus souvent sous la tunique bleue. Le Lyonnais sort de plusieurs saisons sans fausses notes. La solution Rod Fanni est aussi valable. Sur l'aile gauche, Gaël Clichy bénéficiait de la suspension de Patrice Evra. Le Mancunien n'a pas vraiment régalé et donné satisfaction lors de ces précédents matchs en Bleu, mais Clichy ne rassure pas non plus. Fébrile défensivement, il n'apporte pas assez le danger et de solutions devant. Idem pour Sagna, qui dispose pourtant d'une qualité de centreur hors-pair. Laurent Blanc sait où se situe un de ces premiers chantiers.

 

Le milieu de terrain

 

Jusqu'à l'heure de jeu, Laurent Blanc a fait confiance à des joueurs déjà bien installé en équipe de France, comme Malouda, Nasri et M'Vila ; et a aussi décidé de faire appel de nouveau à la révélation de la tournée de l'Europe de l'Est en juin dernier, Marvin Martin.

Côté satisfaction, ce sont les deux plus jeunes. M'Vila signe sa onzième titularisation en treize matchs de l'équipe de France sous la houlette de Blanc. Une régularité dans le onze de départ, mais aussi dans les performances. Discret mais terriblement efficace, son travail de récupération de balle et d'enclenchement des actions est primordiale. À ce poste, Blanc n'a pas de souci à se faire, tant que M'Vila garde ce niveau là. Autre joueur en vue, Marvin Martin, le Sochalien. Épatant pour sa première sélection chez les A, le créateur vedette du Doubs a remis une couche face au Chili. Toujours juste dans ses choix, alternant le jeu long et court, vif dans ses décisions, le meneur de jeu a régalé ses coéquipiers de passes millimétrées. Sa marge de progression reste énorme, mais Martin est en train de percer au plus haut niveau, et devient une référence incontournable en équipe de France.

Déception en revanche pour Nasri. Loin d'être ridicules, le joueur du championnat d'Angleterre peut apporter beaucoup plus à ce groupe, au vu de son talent intrinsèque. Nasri est quand même au départ de l'action qui mène au but de Loïc Rémy, avec une belle passe en profondeur pour lancer Karim Benzema. Mais l'ancien Marseillais a la fâcheuse tendance à conserver le ballon trop longtemps et ralentir la construction du jeu français. Pire même, son individualisme annihile parfois les offensives des Bleus. Laurent Blanc devra impérativement donner des consignes à son joueur de lâcher le ballon plus vite.

Après l'heure de jeu, Blanc a procédé à trois changements simultanés. Malouda, Nasri et Benzema sont sortis, remplacés respectivement par Ménez, Matuidi et Gameiro. Les trois joueurs du PSG n'ont pas eu le rendement escompté. Au milieu de terrain, c'est Matuidi qui a donc remplacer Nasri, mais pas poste pour poste. Le joueur transfuge de Saint-Étienne est en effet un milieu plus à vocation défensive, un peu comme Yann M'Vila. Si Matuidi a livré une prestation correcte, l'équipe de France s'est faite alors moins pressante sur les buts de Bravo, et a plus subi les assauts chiliens.

Preuve que l'équipe offensive est la meilleure pour ces Bleus.

 

L'attaque

 

Au coup d'envoi, Blanc avait décidé d'aligner un trident offensif, composé de Malouda, Benzema et Rémy. Les trois joueurs ont reçu des consignes qui leur permettaient d'alterner leur positionnement sur le front de l'attaque des Bleus.

Mention très bien à Karim Benzema, qui même s'il ne marque pas (seul ombre au tableau pour sa prestation), a toujours opté pour les meilleurs choix. À l'origine du centre qui amène le but de la tête de Loïc Rémy, l'attaquant du Réal Madrid a confirmé tout le bien qu'on pensait de lui, en scrutant ses sorties en matchs amicaux avec le club madrilène. Au-delà de cette passe décisive, sa quatrième sous le maillot de l'équipe de France, Benzema a impressionné par sa technique et son toucher de balle. Affûté comme jamais, le natif de Bron a mystifié plusieurs fois la défense chilienne, déstabilisée par les feintes et passements de jambe de l'ancien Gone. Autre motif de satisfaction, c'est la complicité que l'on a pu déceler entre Rémy et Benzema. Les deux se connaissent depuis longtemps, au centre de formation de l'Olympique Lyonnais. Bons camarades, les deux joueurs ont fait preuve d'une belle complicité technique. L'attaquant de Marseille, sur lequel porte tous les espoirs de buts de la ville phocéenne, a inscrit son second but en équipe de France A. De la tête comme pour ses quatre derniers matchs officiels. Une arme de plus donc pour un joueur qui dispose d'une belle pointe de vitesse et d'une technique propre. Seul bémol toutefois, les occasions franches qui échappent souvent à Loïc Rémy. Le manque de lucidité de ce joueurs est un défaut à gommer rapidement.

Troisième larron de l'attaque des Bleus, Florent Malouda. Comme Nasri, il est lui aussi un ton en-dessous de ce qu'il vaut habituellement. Le joueur de Chelsea fait trop souvent les mauvais choix et n'arrive pas à bien se placer dans le trident offensif de l'équipe de France. Passage à vide prolongé ou baisse de régime par manque de concurrence? Toujours est-il que Malouda devra hausser son niveau de jeu si il veut durablement rester sous le maillot frappé du coq.

De ce trio de départ, seul Loïc Rémy est resté sur la pelouse pendant l'intégralité de la rencontre. Karim Benzema et Florent Malouda sont sortis peu après l'heure de jeu. Kévin Gameiro et Jérémy Ménez les ont remplacé. Le premier a inscrit un but, injustement refusé pour un hors-jeu inexistant. Dommage, car le néo-Parisien aurait pu sceller la victoire française et éviter que le Chili ne revienne dans la rencontre avec l'issue qu'on connaît. Peu d'occasions à se mettre sous la dent, hormis donc ce but avorté par l'arbitre de touche. Jérémy Ménez, coéquipier de Gameiro dans le club de la capitale française n'a pas vraiment convaincu Laurent Blanc, comme il n'avait pas enchanté le Parc des Princes pour sa première sous le maillot du PSG. À retenir donc que derrière les titulaires de cette rencontre, la relève n'est pas encore pleinement efficace.

Publié dans Football

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