Le PSG est-il guéri?

Publié le par Jérôme COLLIN

Le PSG a renoué avec la victoire et mis un terme, tout relatif, à l'instabilité qui agite le club de la capitale depuis plus d'un mois. Entre les rumeurs de départ de Kombouaré, la «disparition» de Javier Pastore sur le terrain et les tr2873199818_58ac99c808.jpgois défaites consécutives, le Paris-Saint-Germain a vécu un mois de novembre délicat. Pour mieux se relancer ? Explications.

 

 

C'est le tube de l'automne, et plus précisément celui de Novembre. Rares sont les onzièmes mois de l'année que le PSG traverse sans embûche. C'est un syndrome persistant dans la capitale, et qui aura provoqué de nombreux licenciements dans les années précédentes.

Antoine Kombouaré ne sera pas mis à la porte en Novembre 2011, c'est une certitude. Ce qui l'est moins, c'est si le «Kanak» parviendra à rester sur le banc du PSG jusqu'à la fin de la saison. À priori la négative est d'actualité. Car les Qataris, qui recherchent depuis le début un entraîneur de renommée mondiale et ne s'en cache pas, auraient été convaincus par les «mauvais» résultats du PSG dernièrement pour accélérer ce processus de remplacement de coach. Retour sur un mois de novembre difficile pour le PSG, et perspectives.

 

Quand les individualités patinent, la machine s'enraye

 

C'était un constat fait depuis le début de la saison. Le PSG n'a jamais affiché une maîtrise collective aboutie, et ses performances reposent en majorité sur ses individualités qui le composent. Et si l'on en était pas vraiment convaincu, cette série de mauvais résultats a bel et bien démontré que sans ses meilleurs éléments à leur niveau optimal, cette équipe parisienne n'était plus aussi insolente de réussite. Les résultats parisiens ont peu à peu déclinés. Première alerte survenue avec le match nul contre Bordeaux. Les Girondins n'étaient alors qu'au début de leur redressement, mais ont réussi à mettre en échec le PSG. Javier Pastore avait lui aussi commencé à se faire moins imposant sur le terrain, moins incontournable.

Mais l'heure n'était pas encore à la panique côté parisien. Il n'aura fallu qu'une semaine pour que le club ne soit victime des premiers soubresauts importants. La défaite à Nancy, la deuxième en championnat, a mis en exergue une chose passée plutôt inaperçu jusque là : l'arrogance des joueurs parisiens. Les Nêne, Ménez, Pastore ont cru bon d'aborder le match contre la lanterne rouge dans un certain confort. Résultat, les Parisiens n'ont pas pu étirer la défense à cinq alignée par Jean Fernandez, et se sont fait punir sur un contre assassin conclu par Jean Calvé. Moins d'efficacité donc du quatuor d'attaque, symbolisée par le mal-être de Kévin Gameiro et l'influence en déclin de Javier Pastore.

La semaine suivante, Paris a touché le fond lors d'un Clasico contre l'Olympique de Marseille sèchement perdu (0-3). et encore une fois, les individualités du PSG n'ont rien pu faire face au collectif phocéen certes brouillon, mais beaucoup plus volontaire.

 

Car c'est aussi là une des clés de cette mauvaise passe que traverse le PSG : la volonté de se battre, dans le bon sens du terme, sur le terrain. L'investissement des joueurs parisiens sur la pelouse est insuffisant, et la supériorité technique du PSG ne suffit plus (ou pas) à faire la différence. Les Parisiens affichent une certaine suffisance qui a le don d'énerver le spectateur, et sans doute aussi Antoine Kombouaré. Ce manque flagrant de volonté, d'engagement sur la pelouse fait que l'adversaire a plus de facilité à agresser le PSG, à se procurer des occasions, et à mettre les Parisiens en danger.

 

La fragilité défensive s'est accrue ces dernières semaines, depuis donc cette baisse de régime et d'intensité mise dans les rencontres par les joueurs parisiens. Certes, depuis le début de la saison, Paris n'a gardé sa cage inviolée que quatre fois et a encaissé déjà 17 buts. Mais les Parisiens concèdent beaucoup plus d'occasions, et, de par leur manque d'efficacité offensive, n'arrivent plus à compenser leur porosité défensive. Sirigu est bien trop seul pour faire des miracles, et sa défense le lâche trop souvent. Ainsi, Diego Lugano n'a pas justifié son statut de défenseur intraitable qu'on lui prêtait à son arrivée au Camp des Loges. Son remplaçant Milan Bisevac n'est guère plus rassurant, et Mamadou Sakho est encore en manque de rythme depuis son retour de blessure. Sur les ailes, Tiéné prend plus l'eau qu'il n'apporte un soutien devant à Nêne, tandis que Jallet à droite est trop irrégulier.

Manque de rigueur défensif, manque aussi de construction dans le jeu. Trop lent, le milieu de terrain n'arrive pas à étirer les défenses adverses, tout en ne parvenant pas à exécuter son travail défensif de sape. Qui de Pastore, Bodmer, Sissoko surnage ? Aucun vraiment, tous trois ne sont pas à leur meilleur niveau, et cela se ressent dans le jeu parisien, qui ne propose rien d'extraordinaire. La semaine dernière contre Auxerre, le PSG a affiché un visage bien médiocre, bien pâle malgré la victoire. Le réalisme offensif a sauvé Kombouaré d'une contre-performance de plus, qui se serait révélé bien embarrassante.

 

Certes, le climat délétère qui entoure l'avenir de Kombouaré a perturbé le club. Mais le PSG, avec son entrée parmi les plus grands budgets de France et une ambition plus importante, doit apprendre à faire fi de la pression et des aléas. L'effectif doit gérer au mieux les remous qui l'entourent, pour ne pas être trop friable... ce que n'arrive pas à faire actuellement le groupe parisien.

 

 

Jérôme COLLIN

 

Publié dans Football

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M
Guéri ? Peut-être pas ! Sur la bonne voie ? Oh que oui ! J'espère que Paris sera champion !
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