London, here we go!

Publié le par Jérôme COLLIN

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#1: Le 100 mètres

 

Jamaïque VS Jamaïque. C'est ce duel qui pourrait bien nous attendre le premier jour des Jeux Olympiques sur la distance reine de l'athlétisme masculin et féminin. Chez les hommes, Usain Bolt tentera de conserver son titre olympique acquis quatre ans plus tôt en terre chinoise, tandis que son compatriote Yohann Blake voudra lui arracher cette médaille d'or si belle aux yeux de tous.

 

 

S'imposer sur 100 mètres. Le rêve absolu de tout sprinteur qui se respecte, et sans doute de nombreux jeunes athlètes qui débutent une activité de course à pied. Le prestige d'une victoire dans cette compétition s'est sans doute accru de par le comportement fantasque et décontracté du recordman du monde sur la distance, Usain Bolt. Le Jamaïquain a la chaleur dans la peau, le sourire vissé aux lèvres en permanence, et médiatise son sport encore plus que les autres. À la façon d'un Teddy Rinner au judo, Bolt fédère autour de sa personne et permet à l'athlétisme, sport encore peu glamour, d'attirer les jeunes.

 

Au-delà de sa simple bonne humeur quotidienne (ou presque), Usain Bolt est un monstre physique et un athlète hors du commun. Les performances qu'il a réalisé par le passé sont extraordinaires et ont marqué l'Histoire à tout jamais. Courir en 9 secondes 58 le cent mètres, cela vous forge une réputation. Triple médaillé d'or en 2008 sur 100, 200 et 4*100 avec la sélection jamaïquaine, nul doute que Bolt aura à coeur de conserver ses trois titres. Pour le dernier, les augures semblent favorables à l'homme le plus rapide du monde. La sélection africaine semble définitivement la plus rapide, puisqu'elle est constituée de Bolt donc, mais également de Blake et de Powell, entre autres. Sur le 200 mètres, Bolt paraît également supérieur à ses adversaires, comme Christophe Lemaitre.

 

Cependant, sur la distance fétiche des sprinteurs, Usain Bolt n'est plus l'ogre qu'il fut un temps. Il ne peut plus se permettre aujourd'hui de couper ses efforts à 20-30 mètres de la ligne d'arrivée, ou bien encore de discuter avec d'autres coureurs en pleine course. Ce temps est révolu, et ce depuis que Yohann Blake est arrivé à maturation et a pleinement pris conscience de son talent et de ses qualités. Blake est même cette année le «poleman» sur 100 mètres, puisque c'est lui qui dispose du meilleur chrono sur cette distance, avec un centième de mieux que Bolt.

Ce dernier devra absolument travailler son départ s'il veut ne pas hypothéquer ses chances de victoire sur 100 mètres. Long à la détente, encore «rouillé» une fois sorti des starting-blocks, Usain Bolt multiplie les courses où il accuse un retard considérable dès le départ donné par le starter. Et sa pointe de vitesse, certes considérablement supérieure à la moyenne, ne lui permet pas de sauver les meubles.

 

Les deux ont clairement une longueur d'avance sur la concurrence. En dépit du retour en forme des Américains Tyson Gay et Justin Gatlin (de retour après une suspension pour dopage), Bolt et Blake sont les meilleurs, et restent clairement un ton au-dessus.


Autre prétendant à la victoire, ou tout du moins à un podium, Asafa Powell. Le troisième larron jamaïquain, décidément partout, n'est jamais réellement parvenu à concrétiser et matérialiser en victoires et titres olympiques ou mondiaux son potentiel, son talent. Auteur de la quatrième meilleure performance mondiale de la saison sur 100 mètres, Powell aura les dents longues pour ce qui s'apparente à ses dernières Olympiades, tout du moins au firmament de sa forme et de ses capacités. Gay et Gatlin ont franchi cette saison la barre des 9 secondes 90 (9'80'' pour Gay; 9'86'' pour Gatlin). Si l'on se réfère aux temps réalisés aux Jeux Olympiques de 2008, on constate que ces chronos seraient amplement suffisants pour prétendre à une place sur le podium; à l'instar d'une référence par rapport aux Mondiaux de Daegu de l'an dernier.

Mais cependant, à peine si l'on compare ces temps à ceux comptabilisés lors des Mondiaux de 2009 dans la capitale berlinoise.

 

Enfin, Christophe Lemaitre va bien évidemment aimanter les regards français, mais plus largement encore ceux du Vieux Continent. En effet, les sprinteurs européens sont rares à pouvoir décrocher une médaille, voire seulement des places d'honneurs, sur cette distance reine de l'athlétisme. Lemaitre représente cet espoir, malgré son incapacité chronique cette saison à descendre sous la barre des 10 secondes, qu'il a pourtant déjà franchi à plusieurs reprises au cours de sa carrière. De plus, la question reste de savoir si Lemaitre s'alignera sur cette distance, alors même que son potentiel s'exprime bien mieux sur le 200 mètres (et où donc les chances de médaille sont plus nombreuses) et que Lemaitre, en concertation avec son entraîneur Pierre Carraz, ne semble pas décider à cumuler les deux courses, d'autant plus qu'il sera le fer de lance, l'atout premier du relais 4*100m de l'équipe de France masculine.

 

 

Rendez-vous le 5 Août prochain pour découvrir qui de Bolt, de Blake, de Powell, éventuellement de Lemaitre, ou d'un parfait inconnu, remportera ce titre phare de l'athlétisme.

 

Jérôme COLLIN

Publié dans London 2012

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M
Jeux Olympiques merveilleux, la passion du jeu, Let nous attendons avec impatience l'arrivée de Londres à nouveau.
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