La France face à son destin

Publié le par sportsfans


L’équipe de France de football entame ce soir une semaine qui décidera de son sort pour l’Euro 2012 organisé en Ukraine et en Pologne. À deux matchs de la fin, les Bleus ne possèdent qu’un petit point d’avance sur la Bosnie, nation qui affrontera…la France mardi soir au stade de France, dans ce qui sera sans doute la rencontre décisive pour la première place du groupe.


Est-ce que la mésaventure de 2009, où l’équipe de France avait obtenu de manière très controversée sa qualification en barrage pour la Coupe du Monde 2010 (l’épisode de la main de Thierry Henry qui amène le but libérateur pour la France) aura servi de leçon, alors que la France s’engage dans une période décisive pour obtenir son billet pour la Championnat d’Europe des nations? La réponse ne tardera pas à tomber. Mardi soir plus exactement, lorsque la France sortira (vainqueur espère-t-on!) de son match face à la Bosnie au stade de France. D’ici là, une première confrontation très importante attend nos Bleus ce soir, dans ce même stade de France. L’Albanie peut revêtir le statut, le costume de matador ce soir, si elle venait à battre l’équipe de France, ou même à l’accrocher. Car tout autre résultat qu’une victoire pour les Bleus seraient à prendre comme un terrible échec, qui mettrait en péril les espoirs de qualification directe pour l’Euro, sans passer par ces satanés barrages.

Un coup d’œil au classement de ce groupe D suffit à donner les frissons en cas de scénario catastrophe. La sélection entraînée par Laurent Blanc ne dispose en effet que d’un point d’avance sur la Bosnie, qui elle reçoit une équipe du Luxembourg qui n’a pas pesé bien lourd dans cette poule, même si elle a signée une victoire et un match nul. Sauf tremblement de terre, la Bosnie devrait logiquement s’imposer, avec ou sans difficultés, face au Luxembourg, engrangeant trois points très précieux dans ce mano-à-mano avec la sélection tricolore. Pire encore, Miralem Pjanic et les siens pourraient soigner leur différence de but, qui est pour le moment plus en faveur de l’équipe de France (+8 pour les Bleus, +4 pour la Bosnie), ce qui n’est pas anodin lorsque l’on sait que la lutte sera serré.
La France garde son destin en main malgré tout. 4 points sur 6 lui suffisent à assurer la première place, la seconde, étant presque assurée (les Bleus comptent 5 points d’avance sur la Roumanie, seule équipe encore capable à prétendre à la deuxième place au moins). 4 points contre l’Albanie et la Bosnie, cela paraît hautement probable.

Sauf que cette équipe de France n’a guère convaincu pour le moment. Souvent pleine de points de ces déplacements et accueils (2 points par match en moyenne), mais aussi bredouille en terme de certitude. Assez terne devant, avec 11 buts marqués en huit rencontres, brouillonne et fébrile derrière (malgré seulement 3 réalisations encaissées), la France ne manque pas de secteurs où se rassurer et s’améliorer.
Et ce n’est pas la vague de blessure qui a de quoi envisager sereinement cette phase cruciale qui s’annonce pour l’équipe de France. L’attaque est décimée, avec les forfaits pour blessure de Kévin Gameiro, doublure de luxe de cette sélection, de Karim Benzema, sérial buteur de cette équipe, avec déjà 3 buts en 8 matchs. Certes, Loïc Rémy et Bafétimbi Gomis réalisent tous deux un début de saison remarquable, ponctuée de statistiques prometteuses et très influentes sur le niveau de leur club, mais ils n’ont pas la même carrure, la même pointure qu’un Benzema au sommet de son art. Le potentiel offensif s’est donc réduit, à eux de faire en sorte qu’il n’y ait pas de «Benzema-dépendance ».
L’absence de Ribéry, là aussi sur blessure, chamboule toute l’organisation de l’équipe de France. Cabaye sera titulaire, Nasri est décalé sur le côté droit, et Malouda va pouvoir retrouver son poste favori de milieu offensif gauche. Le taulier de ce milieu de terrain est finalement le plus jeune, Yann M’Vila, qui enchaîne les prestations de haut vol, et sera chargé de la construction du jeu de cette équipe française.
Enfin, en défense, le constat est là aussi alarmant, avec les forfaits de Bacary Sagna et d’Eric Abidal. Rami sera donc associer avec Younes Kaboul en charnière centrale, qui sera une nouvelle fois expérimentale. Il faudra donc s’attendre à des errements défensifs, des incompréhensions entre les deux joueurs. Evra, par manque de concurrence véritable, occupera le côté gauche, tandis que son pendant sur la droite sera l’occasion de voir Debuchy, le Lillois.

Si l’on s’inquiète beaucoup pour ces deux matchs, ce n’est pas seulement à cause des faiblesses et carences affichées par les Bleus sur ces éliminatoires. En 1993, la France était dans une position similaire pour les qualifications pour le Mondial 1994 aux Etats-Unis. Un seul point suffisait à composter un billet direct et s’envoler sur le continent américain, pour disputer la compétition d’envergure internationale. Une première défaite contre Israël (3-2) n’avait pas vraiment mis en émoi la France. La Terra allait pourtant tomber sur la tête des Français, éliminés par la Biélorussie lors d’un match dont toute la France passionnée de football se souviendra. 


Handicapée par de multiples blessures dans tous les compartiments de jeu, l’équipe de France devra d’abord assurer le résultat plutôt que la manière. La qualification est en effet plus importante que le jeu construit par l’équipe de France. Cela ne dédouane cependant pas à la sélection tricolore de s’imposer comme une équipe réellement compétitive, et qui saura parfaitement gérer son match. Jamais évident quand l’enjeu est fort, et quand l’adversaire est physique.

Jérôme COLLIN2e5ab61e2c2d6a61e3b30be2f2c2d507.jpg

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