Lyon passe parfaitement le cap
Dans un stade Gerland survolté et préparé pour l'évènement, Lyon a empoché une précieuse victoire contre le Dinamo Zagreb (2-0) pour son centième match de Ligue des Champions, record absolu pour un club français. Dans le même temps, la défaite de l'Ajax à Madrid fait l'affaire des Lyonnais.
La défaite aurait pu gâcher la fête. Mais l'Olympique Lyonnais a fait le boulot sans problème, dans l'assurance et la sérénité la plus complète. Confiance d'une équipe à qui tout réussit en ce moment, et qui se présentera dimanche soir au Parc des Princes face au PSG avec un moral au beau fixe. Confiance retrouvée après une période de trois années, où les Lyonnais ont souffert et ont subi moultes critiques sous l'ère Puel. Mais cette période est terminée, et l'OL a définitivement tiré un trait sur son histoire récente.
Le meilleur symbole de cette équipe en pleine renaissance est sans doute Bafétimbi Gomis. L'international français a encore livré une prestation aboutie hier, ponctuant ses 60 minutes passées sur le terrain d'un lob astucieux qui donna l'avantage aux Gones. Gomis, c'est l'histoire d'un attaquant qui arrive du Forez, de l'ennemi stéphanois et dont l'adaptation est longue et abrupte. À force de persévérance et d'abnégation, le meilleur buteur de la Ligue 1 sur les quatre dernières saisons, avec 62 buts, a su inverser la tendance, renverser la vapeur, pour exploser en ce début de saison, avec déjà huit buts en 12 matchs officiels pour la panthère de Gerland.
Hier soir, il a inscrit un but éblouissant de finesse et d'intelligence. Déjà parfaitement placé au départ de l'action, en récupérant un ballon perdu par la défense du Dinamo Zagreb, Gomis a vu le gardien croate s'avancer. Tout en toucher de balle et en précision, Bafé l'a ajusté d'un lob malicieux. Gerland pouvait chavirer de bonheur.
Pourtant, tout ramener à Gomis serait faire injure au talent de toute l'équipe. Du gardien Hugo Lloris à l'attaque, le club rhodanien peut s'appuyer sur un effectif jeune certes, mais très talentueux. En défense centrale, la charnière Lovren-Koné est en train de s'imposer doucement mais sûrement comme l'une des plus sûres de France, mais aussi comme la plus solide depuis bien longtemps pour le club lyonnais, en recherche désespérée depuis plusieurs années déjà d'un remplaçant aux Abidal ou Cris (qui est toujours là mais n'a plus le même niveau...). Koné n'est au club que depuis deux mois, mais il a déjà trouvé sa place comme titulaire indiscutable, aux côtés de Lovren, ancien du Dinamo Zagreb, qui prend de plus en plus d'assurance et de confiance dans son jeu. Une composante indispensable pour un poste qui demande une vigilance et une sûreté importante.
Au milieu de terrain, les anciens (Kallström, Bastos) côtoient les jeunes pousses. Si Maxime Gonalons n'est pas un novice à ce niveau, il a pris une nouvelle dimension à son poste de récupérateur, en densifiant son activité. En l'absence de Gourcuff, blessé, c'est le jeune Clément Grenier qui prend la relève, et de bien belle manière. Celui qui a atteint le dernier carré de la dernière Coupe du Monde des -20 ans en Colombie se positionne déjà comme un sérieux concurrent de Yoann Gourcuff, qui jusque là n'a pas justifié son statut de transfert le plus onéreux entre deux clubs français (la bagatelle de 22 millions d'euros pour un rendement au final famélique).
Enfin, en attaque, et malgré l'absence de Lisandro Lopez, toujours convalescent et en délicatesse avec sa cheville, Bafé Gomis donc, mais aussi Michel Bastos prennent le relais et palient à merveille le forfait de l'Argentin.
Hier, toute l'équipe rhodanienne a marché à plein régime, et avait fait le trou à la mi-temps, grâce à un but de Koné à la réception d'un corner de Kallström. Déroulement idéal du match, puisque les Lyonnais ont pu gérer harmonieusement la seconde période. Rémi Garde a ainsi pu faire sortir Gomis en vue du déplacement contre le club de la capitale dimanche soir. Les jeunes que sont Jérémy Pied et Alexandre Lacazette ont également pu évoluer sous la tunique lyonnaise pour les dernières 30 minutes, une manière d'intégrer peu à peu tout l'effectif et donner du temps de jeu à l'ensemble de l'équipe.
Avec la victoire 3-0 du Réal contre l'Ajax d'Amsterdam, les Lyonnais comptent donc déjà trois points d'avance sur les Néerlandais, qui s'affichent comme le principal adversaire pour la seconde place qualificative, la première étant à priori réservé aux Galactiques. Surtout, les Gones préparent de la meilleur manière possible le calendrier dantesque qui les attend, avec le déplacement au PSG, la réception de Saint-Etienne, et donc le prochain match de coupe d'Europe face au Réal Madrid.
Par ce succès, les Lyonnais mettent fin à une série de 6 matchs sans victoire en Ligue des Champions. Si l'adversaire n'est pas un grand d'Europe, cette victoire n'est pas à négliger et peut faire la différence au décompte final, pour la lutte avec l'Ajax pour la deuxième place.
On n'en est pas encore là, et les Lyonnais ont désormais les yeux rivés sur la Porte d'Auteuil.
Jérôme COLLIN