Lyon ralentit la cadence

Publié le par Jérôme COLLIN

Défaits hier au stade Gerland par Rennes (1-2), les Lyonnais ont du mal depuis le début de la saison à s'imposer face aux équipes favorites pour le titre ou outsiders. À part les victoires contre Montpellier et Marseille en début de saison, l'Olympique Lyonnais ne parvient pas à s'imposer contre les équipes de haut niveau. Pourquoi ? Analyse.

 

Cela faisait un an que le Stade Gerland était une forteresse imprenable. Aucun adversaire n'a pu gagner en Ligue 1 dans l'écrin de l'Olympique Lyonnais depuis le 25 septembre 2010 et la défaite lors du derby contre Saint-Etienne. Rennes a donc mis fin à cette série impressionnante d'invincibilité, confirmant son statut de bête noire des Gones. Ces derniers doivent remonter à 2005 pour avoir trace d'une victoire à domicile contre le Stade Rennais Football Club (SRFC).

 

Plus largement que cette notion de bête noire, Rennes vient confirmer aux Lyonnais qu'ils ont du mal face aux équipes du haut niveau. Les statistiques sont éloquentes cette saison : en Ligue 1, Lyon a perdu contre Paris, Lille et Rennes parmi l'actuel top 4. Seul Montpellier s'est incliné face aux Rhodaniens, au cours d'un match que les Héraultais avaient pourtant largement dominé. Et la victoire contre Marseille (2-0) n'a pas la même valeur d'une victoire contre une grosse cylindrée, quand on se souvient de l'état de déliquescence dans laquelle se trouvait l'équipe phocéenne fin septembre. Bons derniers après leur défaite à Gerland, les Marseillais étaient alors au fond du trou. Pas sûr que le résultat soit le même si la rencontre se disputait aujourd'hui.

Mais alors pourquoi de telles difficultés pour cette équipe qui vise tout de même le podium ? Autrefois archi-dominateurs, les Lyonnais n'arrivent plus à imposer leur supériorité.

 

Les Gones feraient-ils tout simplement un complexe d'infériorité ? La question mérite d'être posé lorsque l'on analyse les matchs de l'OL. En effet, l'équipe dirigée par Rémi Garde a souvent du mal à prendre le match à son compte contre les grandes équipes, et laissent trop de marge de manoeuvre à son adversaire. Exemple le plus frappant, c'est les cinglantes défaites lyonnaises contre les Madrilènes en Ligue des Champions. À l'aller, au stade Santiago Bernabeu, les Olympiens n'ont rien montré, se sont laissés dévorés tout cru, sans une quelconque rebellion. Les Lyonnais s'étaient fait marcher dessus, recroquevillés en défense à attendre que l'orage passe. Il y a quelques années, une telle attitude en match aurait été inimaginable. L'OL a secoué de nombreux cadors dans sa carrière européenne (Milan AC et Brême en 2006, Manchester United en 2008). Mais cette année, le Réal Madrid n'a pas eu à forcer son talent, certes gigantesque, pour battre par K-O l'OL. Et les Lyonnais n'ont pas vraiment opposé de résistance.

 

En championnat, cela est moins vrai. Mais les Lyonnais peuvent regretter un manque de concentration et de constance au cours de leur match. En début d'année, l'Olympique Lyonnais respectait un «schéma» de match typique : les Gones encaissaient le premier but, puis remportaient le match, ou partageaient au moins les points. Depuis quelques temps, la dynamique s'est inversé. C'est l'OL qui ouvre le score avant de se faire rejoindre puis dépasser. C'est vrai à Lille, c'est également vrai pour hier. Ce qui a fais le succès et la marque de fabrique des Rhodaniens pendant leurs années de triomphe, à savoir une faculté à gérer les rencontres ou battre sur le fil leurs adversaires, s'est envolé. Et se retourne contre eux. L'équipe de Rémi Garde peine à être rester constant, dans la même veine pendant l'intégralité d'une rencontre. Les Lyonnais connaissent des trous d'air importants, qu'ils payent cash.

 

Cela peut naturellement s'expliquer par un déficit de talent, de technique. À ses heures de gloire, l'OL était constitué d'un milieu de terrain particulièrement diabolique (Diarra, Juninho, Tiago notamment) qui possédait une technique et une vision du jeu hors du commun. En plus de s'entendre très bien sur les pelouses. Aujourd'hui, l'effectif lyonnais est indéniablement de moindre qualité. Non pas qu'il soit médiocre, puisque l'OL a encore de quoi faire jalouser pas mal de clubs, mais moins bon, moins efficace. Les Lyonnais construisent moins le jeu, monopolisent moins le ballon, le laissent plus à l'adversaire, qui peut donc mieux appliquer sa stratégie.

Il est surtout moins expérimenté. La moyenne d'âge s'est considérablement rajeunie, et les transferts de cet été y ont participé. Les nouveaux venus sont jeunes, à l'instar de Bakary Koné ou de Fofa na. Et ce déficit d'expérience est crucial lors des matchs à enjeux importants.

 

L'OL n'a pas non plus été ridicule depuis le début de la saison, contre les «grosses» équipes. Hormis la double confrontation contre le Réal de Madrid, les Lyonnais ont tenté de proposer du jeu, de montrer de quoi ils étaient capable. Ils peuvent aussi plaider l'absence de certains de leurs joueurs cadres. Lisandro Lopez n'est revenu qu'hier, après plus de 10 semaines d'absence. Michel Bastos, étincelant cette saison, s'est blessé il y a peu. La machine lyonnaise est forcément affectée de ces absences.

 

Et vous, que pensez-vous de la "compétitivité" des Lyonnais cette saison? Peuvent-ils toujours prétendre au titre de champion de France ou aux places européennes? Laissez votre avis!

 

Jérôme COLLIN

 


Publié dans Football

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