Tendances confirmées

Publié le par sportsfans

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La 10ème journée de Ligue 1 n'a pas apporté de grands changements, ni au niveau du classement, ni en ce qui concerne les dynamiques des différentes équipes. En tête, le PSG, Montpellier, Lyon et Lille gardent un bon tempo. Derrière, Nancy et Bordeaux plonge, tandis que Marseille reste toujours embourbé à la 15ème place. Retour et analyse.

 

10 journées de championnat de France déjà. Le tiers de la saison a été dépassé, et les premières impressions se confirment bel et bien. Le PSG sera bien LE favori au titre, et Lille et Lyon, et à un degré moindre Montpellier et Rennes peuvent s'accrocher à une place sur le podium.

 

Intéressant de noter que les Parisiens, les Lyonnais et les Lillois ont tous trois gagné sur le même score. Un 3-1 en bonne et dû forme qui a le mérite de symboliser à merveille la forme de ces trois équipes, qui abordent toutes leur semaine européenne dans les meilleures conditions. À tout seigneur, tout honneur, commençons par le champion sortant, le LOSC. Il est loin le temps où les Dogues lillois manquaient d'efficacité et de réalisme offensif, se faisant ainsi rattraper au score. La série des cinq matchs nuls concédés, en championnat et Ligue des Champions, ont fonctionné comme un électrochoc, pour une ligne offensive plutôt maladroite jusque là. Contre Auxerre, on a longtemps cru que les Bourguignons allaient créer l'exploit. En effet, à l'heure de jeu, l'AJA menait 1-0 tout à fait logiquement. Et les Lillois filaient doucement vers une sacrée contre-performance, avant deux réceptions dantesques, d'abord de l'Inter Milan en Ligue des Champions, puis de Lyon en championnat. Bref, une défaite aurait fait mauvais genre pour entamer une période cruciale pour les Lillois. Il n'a fallu que d'un joueur rentré sur la pelouse, pour que la physionomie du match change du tout au tout. Poussifs jusque là, les Lillois se sont transfigurés lorsque le Belge Eden Hazard, pépite du Nord mais aussi du championnat de France en entier, appuie sur l'accélérateur. Ses statistiques sont éloquentes. En une petite demi-heure de jeu, le génie belge a eu le temps de délivrer une passé décisive sur le but de l'égalisation, avant de faire l'intégralité du travail pour servir ensuite Joe Cole (dont l'association avec Hazard est très intéressante, ainsi que son intégration «express» dans le groupe nordiste) qui permit à Jelen d'inscrire le second but. Le LOSC s'installe au pied du podium, à un point des Montpelliérains et des Lyonnais, et à quatre du PSG.

 

Des Parisiens qui ont donc transformé leur long voyage en terre corse, sur le terrain d'Ajaccio, en trois points. Pas de génie dans le jeu du club de la capitale, mais un buteur hors-pair, du nom de Kévin Gameiro. L'ex-Lorientais signe un triplé, lui qui était resté muet depuis plusieurs semaines. Pas de folles chevauchées à la Ménez sur ses buts, mais tout simplement un sens du placement phénoménal, qui en fait un poison pour les défenses adverses. Toujours bien placé, l'international français n'a souvent plus qu'à pousser des ballons au fond des filets. Mais il rentabilise à perfection le travail de ses coéquipiers. Pastore n'a pas livré sa plus belle prestation, peut-être la tête du côté de Palerme, où il devait être entendu par la justice à propos de son transfert qui pourrait être litigieux. Masi au PSG, les talents sont multiples, et lorsqu'un de ceux-ci n'est pas à son niveau habituel, d'autres sont présents pour prendre la relève. En défense, hormis le but encaissé, les Parisiens ont été globalement satisfaisants, et le retour de Mamadou Sakho n'y est sans doute pas anodin.

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L'OL, enfin, est également venu à bout de Nancy, sur ce score de 3-1. En trois minutes, autour de la demi-heure de jeu, les Lyonnais ont plié l'affaire, grâce à deux buts de Michel Bastos, et un de Bafétimbi Gomis. L'attaquant français se rattrape de ses occasions gâchées au Parc des Princes il y a deux semaines, et prouve son excellent début de saison, avec 7 réalisations. Bastos n'est pas à blâmer non plus. Son influence sur le jeu lyonnais est désormais prépondérante. Le Brésilien est réellement dans une très bonne phase, qu'il arrive à mettre à profit, en buts ou passes décisives. Le match a été marqué par le retour de blessés, et notamment celui de Yoann Gourcuff. Le meneur de jeu lyonnais n'avait plus disputé une rencontre officielle depuis 5 mois déjà. Un bail pour un joueur éternellement blessé et médiocre depuis plus d'un an et demi. Il devra impérativement se remettre dans le bain s'il ne veut pas voir sa place menacée. Pour l'heure, l'ancien Bordelais peut profiter de la blessure de Clément Grenier, mais à son retour, Gourcuff devra avoir mis le bleu de chauffe pour se rendre indispensable, ce qu'il n'est pas depuis son arrivée en bord de Rhône.

 

Lille, Paris et Lyon ne font pas tout le groupe de tête. Actuellement, le MHSC vient troubler tout cet ordre, avec sa seconde place. Les Montpelliérains poursuivent sur leur lancée, et pourraient bien jouer plus que les troubles-fêtes, et se mêler sur le long terme pour le podium. L'effectif est quasiment le même par rapport à l'an dernier. C'est l'esprit de l'équipe qui s'est transformé. L'agressivité n'est plus la seule marque de fabrique de cette équipe, c'est désormais le jeu, l'attrait pour l'attaque qui constitue son ADN. Fini le temps où Montpellier semblait se satisfaire de matchs nuls ou de victoires étriquées. Louis Nicollin avait demandé une septième place en mai à ses joueurs, mais également plus de jeu, d'envie, de dynamisme. Et la vérification empirique suffit à démontrer que cette mutation est pleinement réussie. L'an dernier, les Héraultais ont inscrit seulement 32 buts en 38 rencontres. Alors que l'on vient de disputer la dixième journée de Ligue 1 ce week-end, le MHSC a déjà claqué la bagatelle de 22 buts, soit une moyenne de 2,2 par match. Et a réussi à placer Olivier Giroud en orbite, puisque l'immense attaquant en est déjà à sept buts cette saison, dont un triplé contre Dijon samedi. Point négatif, ce jeu très porté vers l'attaque induit une défense plus friable, et plus propice à encaisser des buts. Les statistiques sont également là pour le prouver. Les joueurs de René Girard ont encaissé 14 buts en 10 rencontres, un peu trop au goût du coach montpelliérain d'ailleurs, d'origine plus porté sur une assise défensive solide, qu'une attaque flamboyante.

 

Attaque flamboyante, ce n'est pas un terme très à la mode en ce moment sur la Canebière. L'OM déçoit toujours plus, et ne compte à ce jour que 9 points et une seule victoire en 10 matchs. Conséquence logique d'une équipe en proie au doute et à l'agitation depuis quelques semaines déjà. Les mauvais matchs olympiens ont, comme d'habitude à Marseille, favoriser l'essor de supputations toutes plus folles les unes que les autres sur l'avenir de Didier Deschamps comme entraîneur, et de Margarita-Louis Dreyfus comme propriétaire du club. Des rumeurs qui n'ont pas de quoi rasséréner le club qui traverse une longue période d'absence en championnat.

Ce qui est en tous les cas certain, c'est que les Olympiens manquent de tout depuis le début de la saison. Manque de constance d'abord, avec une attaque capable de claquer trois buts à Dortmund en Ligue des Champions puis incapable d'en marquer un seul face à Toulouse. Et ce n'est pas Loïc Rémy tout seul qui peut arranger ce constat. Il serait temps pour les Ayew ou Valbuena de plus peser sur le jeu offensif. Manque de densité ensuite, avec un milieu de terrain souvent amorphe et bien en peine de s'imposer face à celui de l'adversaire. Cheyrou n'a pas le rayonnement habituel, Amalfitano n'a pas le rendement escompté et Lucho voit sa côte, marchande et de popularité, baisser au fur et à mesure que la saison avance (que vaudra l'Argentin en juin prochain s'il continue sur cette pente raide?). Manque d'imagination dans le jeu. Phases stéréotypées, jeu répétitif, les Phocéens n'y sont pas. Et le discours de DD ne semble plus passer auprès de certains joueurs. Seule la défense peut apporter un semblant de satisfaction sur le match face à Toulouse. Et encore, vu à quel point elle coule face aux grosses écuries du championnat, on n'en est pas vraiment sûr.

 

Dans les autres matchs, les clubs emblématiques de Ligue 1 ont connu des fortunes diverses. Rennes fait toujours bonne figure, avec une victoire lors du derby breton contre le FC Lorient. Et Pitroipa a encore réveillé le public rennais, par ses dribbles et sa pointe de vitesse. Ne lui manque plus que la précision et le Burkinabais pourra définitivement exploser en Ligue 1. L'ensemble de l'équipe est bien structurée, bien équilibrée et s'installe comme un outsider.

Dans le même temps, les Girondins de Bordeaux ont pénétré dans la zone rouge, celle des relégables. Pas encore question de parler de Ligue 2, mais la menace se fait tout doucement mais sûrement ressentir. Jaroslav Plasil, en meneur de jeu égaré au sein d'une équipe médiocre et faible, est monté au créno, pour afficher son mécontentement. Pas sûr que cela ne fonctionne, puisque le coach Francis Gilot s'évertue à faire la même chose depuis le début du championnat...sans effet jusque là. Sans animation, sans attaque, sans défense, cette équipe est dépourvue d'éléments de qualité capable de peser. Et même si Plasil et Trémoulinas surnagent dans le champ, cela reste insuffisant pour remplacer une équipe entière totalement dépassée.

Sochaux a encore vécu l'enfer à Valenciennes, une nouvelle fois à cause d'une défense plus que poreuse. 3 buts dans la musette pour les Lionceaux, qui alternent claques encaissées et claques infligées. À la fin de la saison, on saura où se tourner si Sochaux se retrouve moins bien classé que l'an dernier. Le coupable tout désigné est bien sûr cette défense affligeante.

Enfin, les promus ont plutôt la vie dure, avec Ajaccio et Dijon qui ont bu la tasse. Dijon a toutefois eu le mérite de coller 3 buts à Montpellier, révélant le potentiel offensif de cette équipe. Dommage qu'elle ait craquée, car les Bourguignons menaient tout de même 2-0 après 10 minutes de jeu. Peut-être un peu trop tôt, et cela a laissé le temps aux Héraultais de revenir. Et puis l'ETG s'essouffle sévèrement, après un début de saison canon. Les Hauts-Savoyards se sont peut-être pris pour ce qu'ils n'étaient pas, à savoir des experts de la Ligue 1.

 

Encore une belle journée de Ligue 1, prolifique en buts (33!) et assez riche en enseignements, dans le sens où la logique de début de saison est respectée. La prochaine journée propose un choc, entre le LOSC et l'Olympique Lyonnais, deux clubs qui affrontent ce soir en Ligue des Champions respectivement l'Inter Milan et le Réal Madrid.

 

Jérôme COLLIN

Publié dans Football

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