Vettel, comme prévu!

Publié le par sportsfans

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Lors du Grand Prix de Suzuka, au Japon, remporté par Jenson Button; Sebastian Vettel a remporté son deuxième titre d’affilée de champion du monde de Formule 1. Une performance d’autant plus remarquable que le pilote Red Bull n’a que 24 ans, et donc tout l’avenir devant lui.
Sa domination est sans partage, et paraît sans limites!

Ce GP du Japon 2011 ne serait pas rentré dans les annales de la compétition reine de l’automobile, tant les différents protagonistes ont fait preuve d’une prise de risque presque inexistante, si l‘Allemand Vettel n‘avait pas par la même occasion officialiser son titre de champion du monde de F1. La course fut donc sans saveur, mais l’histoire retiendra qu’un « jeunot » de 24 ans a frappé un très grand dans l’histoire de la Formule 1. Et qu’il marche sur les pas de son illustre compatriote, Michael Schumarer…

Sebastian Vettel, c’est l’histoire d’un garçon né le 3 Juillet 1987, dans une petite ville de 26000 habitants, dans l’Ouest de l‘Allemagne. Un surdoué de la conduite, qui dès son plus jeune âge, manifeste un goût prononcé pour la vitesse et l’automobile. À tel point que l’écurie Red-Bull le repère et le soutient alors qu’il n’a pas huit ans. S’ensuit une progression fulgurante, qui ne laisse pas place au doute et à la stagnation. Année après année, Vettel empile les consécrations, d’abord au sein de son pays (en 2004, il remporte le championnat d’Allemagne de Formule BMW en engrangeant 388 points sur 400 possibles!), puis au niveau européen où il bataille pour le titre en F3 Euroseries. C’est finalement Paul Di Resta, aujourd’hui à Force India, qui l’emporte en 2006.
BMW le recrute dès 2005, et le lance deux fois dans le grand bain de la F1, la première en septembre 2005 pour Williams-BMW, puis en juillet 2006 chez BMW Sauber. Le mois suivant, et dès le GP de Turquie, Sebastian est promu troisième pilote dans cette formation. Mais très vite, il impressionne lors des essais libres auxquels il a le droit de prendre part. s’ensuit alors la course aux records. Le forfait de « Bob » Kubica pour une certaine durée pousse son écurie à lancer Vettel. L’Allemand dispute ainsi son premier GP de sa carrière, à Indianapolis. Cadre mythique pour une première course, et qui se termine par une superbe huitième place. À 19 ans, 11 mois et 14 jours, Sebastian Vettel devient le plus jeune pilote de l’histoire de la Formule 1 à remporter un point en championnat.
La saison suivante, en 2007, le jeune prodige rejoint la Team de Toro Rosso, où il fait de son mieux avec une voiture relativement peu performante, malgré son moteur Ferrari. À la fin du championnat, Vettel totalise 6 points, ce qui le place 14ème, une place pas honteuse pour son jeune âge et les conditions dans lesquelles il a du piloter.
En 2008, il rempile pour une saison, aux côtés de Sébastien Bourdais. Au contraire du Français, Vettel confirme les belles promesses entrevues la saison précédente, et parvient même à décrocher une première victoire lors d’un Grand Prix, plus exactement en Italie. Il devient, à 21, le plus jeune « pôleman » ainsi que le plus jeune vainqueur d’un GP, effaçant des tablettes Fernando Alonso. Il termine huitième au classement général du championnat, avec 35 points. Red-Bull l’engage. Un choix judicieux, puisque le jeune Allemand se bat pour le titre, grâce à une voiture performante. Ce sont des erreurs de jeunesse, dûes à son inexpérience qui lui coûtent le titre, mais aussi le début en trombe du champion 2009, Jenson Button, qui avait outrageusement dominé les premiers GP.
Ce n’est que partie remise, et Vettel remporte en 2010 son premier titre de champion du monde de F1, au terme d’une saison haletante. Ce n’est en effet que lors du dernier Grand Prix, à Abou Dhabi que Vettel confirme sa suprématie, alors même qu’il n’était que troisième au classement avant le dernier GP, derrière Fernando Alonso et Mark Webber, son coéquipier chez Red-Bull. Sans complexe et bien aidé par les erreurs de stratégie de ses adversaires, ainsi que la course remarquable de Vitaly Petrov, qui a contenu ses deux principaux challengers, Vettel devient le plus jeune pilote de l’histoire à remporter un championnat du monde.

Cette année, le scénario est complètement différent. Pas de bêtises de débutant, de points perdus bêtement en route. Non, Vettel a fait preuve d’une puissance et d’une assurance écrasante tout au long de la saison. Tout juste a-t-il craqué une fois devant les coups de boutoirs répétés de Jenson Button lors du Grand Prix du Canada. Hormis cet épisode, le natif de Heppenheim a dominé sans contestation possible les courses. Ses statistiques sont éloquentes. Il est champion du monde, alors qu’il reste encore 4 courses, et qu’il ne lui manquait plus qu’un point, depuis deux semaines, pour remporter ce titre. Vettel a fini neuf fois sur la première marche du podium, et y a grimpé au total 14 fois…en 15 courses! À son actif, 12 pôles positions, aucun abandon, et pas une seule course hors des points. Bénéficiant d’une voiture certes très performante, mais faisant preuve d’une intelligence tactique et technique remarquable. Ramener sa supériorité uniquement à l’avantage de la voiture serait réducteur et ridicule. Mark Webber dispose de la même, pourtant l’Australien est passé au travers de son championnat, ne réussissant jamais à dominer tout le monde et obtenir une victoire. Sebastian Vettel a fait preuve d’un sang-froid remarquable, d’une adresse digne d’un vrai baroudeur, alors qu’il n’a que 24 ans.

Les félicitations sont d’ailleurs unanimes. Tous les pilotes, toutes les écuries reconnaissent la supériorité et la victoire éclatante du jeune Allemand, qui ne se donne plus de limites. Son baquet à Red-Bull est bien sûr conservé. L’écurie autrichienne n’a pas intérêt à se séparer d’une telle pépite. C’est maintenant à l’Allemand de choisir, s’il voudra un jour piloter pour une autre écurie, plus prestigieuse, plus glorieuse, à la renommée plus clinquante. Toutes les écuries lui font les yeux doux.
Mais l’avenir s’écrit pour le moment chez Red-Bull. La saison n’est pas finie, et l’Allemand aura à cœur d’atteindre encore des sommets. Car même s’il est devenu aujourd’hui même champion du monde, c’est bien Jenson Button qui a remporté la course. Pas du goût de « Baby Schumi » qui, lors de ses déclarations, l’a regretté. Perfectionniste, ambitieux, talentueux, les qualités d’un génie du volant.

Jérôme COLLIN
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