Marseille rame toujours

Publié le par sportsfans

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Les journées de championnat se suivent et se ressemblent pour les Phocéens. Les Marseillais ne parviennent toujours pas à décoller au classement et ont encore concédé le match nul face à Brest. Pitoyables dans le jeu, les joueurs de l'OM galèrent en Ligue 1, alors que leur parcours est pour le moment parfait en Ligue des Champions. Étrange...

 

 

Cette équipe marseillaise est bicéphale. Impérial en Ligue des Champions, avec deux victoires en deux matchs, une efficacité et un réalisme redoutables, l'OM enchaîne les bonnes performances à défaut des belles prestations. Catastrophique en championnat de France, avec une seule petite victoire en neuf matchs, apathique derrière et limité devant. Contraste saisissant d'une équipe en plein doute et qui ne sait plus où elle va.

 

Ce soir, les Olympiens ont encore affiché leurs lacunes défensives, avec une charnière centrale toujours aussi fébrile. Le but brestois est certes aussi dû à la chance, mais Romain Poyet a mis dans le vent et repassé toute la défense marseillaise, jusqu'à Steve Mandanda, qui s'est énormément troué. Dommage car l'international français était sur la bonne voie après un début de saison terne.

Devant aussi, cette équipe marseillaise est terriblement faible, et ne dépend que de la forme de Loïc Rémy, encore passeur décisif, et d'André Ayew en ce moment. Ainsi, l'ancien Lyonnais est impliqué depuis le début de la saison dans 50% des buts inscrits par son équipe en championnat. Une statistique qui démontre la dépendance de l'attaque olympienne auprès de Loïc Rémy. Si on rajoute le Ghanéen, c'est désormais 70% des réalisations marseillaises qui sont dûes à ces deux joueurs. Beaucoup trop pour un effectif pléthorique dont dispose l'OM.

Où sont les Valbuena, les Amalfitano ? Le premier alterne les bons matchs avec les prestations bien plus décevantes. Le second ne s'est toujours pas imposé dans son nouveau groupe, avec des rencontres plutôt anonymes, sans réel impact.

 

Cibler un ou plusieurs joueurs seraient trop restreints. Tous les joueurs de l'OM, hormis donc Ayew et Rémy, sont à côté de leur pompe. Mandanda enchaîne les boulettes et les gaffes, qui coûtent chère à son équipe. Sa défense ne l'aide pas vraiment non plus, puisqu'elle ne trouve pas ses marques, et cherche encore une stabilité et une cohésion. Au milieu de terrain, Cheyrou rentre dans le rang et se retrouve trop esseulé pour pouvoir influencer et construire le jeu olympien. Lucho Gonzalez plonge match après match dans une totale méforme et une profonde déliquescence. Morgan Amalfitano ne prend pas ses repères dans cette équipe, et Valbuena manque de régularité, malgré sa bonne volonté. Enfin, Alou Diarra peine à retrouver son niveau de jeu habituel, et ne remplit pas son rôle de ratisseur de ballons en sentinelle devant la défense.

En clair, les recrues sont en difficulté, malgré leur arrivée précoce. Et devront au plus vite se mettre au niveau, sous peine de pénaliser et d'aggraver la situation des Olympiens.

Ce qui frappe dans cette équipe marseillaise, c'est bien le déchet technique. Sur les coups de pied arrêtés, l'OM ne s'est jamais montré dangereux. Dans les transmissions de balles, les Marseillais ne sont pas du tout rassurants, et font preuve de trop d'imprécisions. Le jeu phocéen peut se résumer à un ramassis d'approximations, un condensé d'erreurs futiles et rédhibitoires, qui d'une part ralentissent le jeu phocéen, et d'autre part offrent de nombreuses possibilités aux adversaires.

 

Désormais, les Olympiens ne seraient crédibles s'ils parlaient encore de titre. Cela tombe bien, les Marseillais ont écarté cette pensée de leur tête, préférant se concentrer d'abord sur une remontée au classement. Les résultats du week-end ne sont pas vraiment favorables aux Olympiens, puisque Lille renoue avec le succès, le PSG s'envole en tête de la Ligue 1, tandis que Lyon, même battu, reste en bonne posture. Un sévère retard à l'allumage qui fait enrager le Vélodrome, très dur avec ses hommes. Il faut dire que le spectacle, ou plutôt le manque de spectacle et le déficit de jeu et de rythme ont de quoi désespérer le peuple phocéen, qui ne sait plus comment appréhender les saisons, tant son club fétiche est imprévisible. La neuvième journée est déjà passée que l'OM végète dans le ventre mou du championnat, avec un seul petit point d'avance, le premier relégable. Une infime différence qui symbolise et démontre à quel point cet OM là est en souffrance. La situation n'est pas encore désespérée, mais elle en prend sérieusement le chemin. La trêve internationale pourra peut-être servir d'électrochoc, de période de travail acharné pour revenir avec de meilleures intentions, avec des mises au points tactiques, mais aussi morales et «affectueuses». Cette coupure peut aussi avoir l'effet inverser, et condamner l'OM à passer 15 jours de tensions, où le groupe gambergera et ne pourra pas tourner officiellement la page.

 

Le prochain match officiel de l'OM sera la réception d'une autre équipe malade, Arsenal, dans le cadre de la Ligue des Champions, qui réussit bien aux Olympiens. Suivra une autre rencontre à domicile face au promu dijonnais. Pas l'idéal donc de poursuivre la Ligue 1 après une rencontre au sommet. Mais cela fait parties des obligations d'une grande équipe...statut que n'assume pas l'OM pour le moment.

 

Jérôme COLLIN

Publié dans Football

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