Nadal au septième ciel

Le Majorquin a rajouté une ligne à son palmarès déjà bien garni avec un nouveau tournoi «Masters 1000». Monte-Carlo, qu'il remporte pour la septième fois consécutive, est bel et bien son royaume.

Une victoire symbolique

Après la tornade Djockovic, place à l'ouragan Nadal? L'absence pour forfait du Serbe empêche de situer le niveau de ce dernier sur terre battue. Jusqu'à aujourd'hui, c'est l'Espagnol qui est l'ogre de l'ocre. L'ibère met fin à l'hégémonie du numéro 2 mondial et remporte ainsi son premier titre de la saison, le premier depuis octobre. Au-delà de l'aspect comptable bénéfique à Nadal, on retiendra surtout que Monte-Carlo a toujours permis au natif de Manacor de se tester et de monter en puissance avant la suite de la saison.

Quel crédit faut-il accorder à cette victoire?

Le bilan est partagé. Nadal n'a pas affronté des experts, des prodiges de la terre battue, loin s'en faut. A l'inverse, il n'a pas non plus joué contre des joueurs médiocres. Tour à tour, l'oncle de Toni Nadal a disposé de Ljubicic, Murray et Ferrer. Il n' a concédé qu'un set, mais il a tout de même dû batailler âprement, notamment face au Britannique Andy Murray. L'absence de Djockovic, principal rival de Nadal en ce début de saison, ne permet pas de tirer des conclusions certaines.

Où en est Nadal?

Physiquement, l'Espagnol paraît affuté. Petit à petit, il monte en régime pour être fin prêt à Roland-Garros. Toutefois, gare à l'accumulation des matchs, qui pourrait être néfaste au physique robuste, mais pas infatigable de Nadal.

D'un point de vue technique, Nadal le dit de lui-même il n'est pas encore dans une forme olympique, et son coup droit notamment est loin d'être ajusté correctement. Le revers reste quelque peu perfectible aussi. Globalement Nadal n'arrive pas encore à faire vraiment la loi sur le court, il n'arrive pas à déborder ses adversaires comme il a su le faire récemment. L'Espagnol joue encore trop court, et son lift n'a donc plus l'efficacité diabolique habituelle.

Enfin, mentalement Nadal est toujours aussi fort. Ses rares moments de doute, où il gamberge sont vite effacés par une envie démesurée de titres et de victoires. Sa capacité à réagir est phénoménale, et reste un des principaux atouts de l'Espagnol.

L'avenir seul nous dira si Nadal est autant dominateur que par le passé sur terre battue. Toujours est-il que le jeune Espagnol a encore réalisé des prouesses, et remporté sa 181ème victoire sur terre battue en 187 confrontations. Un bilan vertigineux, qui marquera à tout jamais le tennis mondial.

Jérôme COLLIN