Nadal pour la passe de sept!

Publié le par Jérôme COLLIN

800px-Rafael Nadal at the 2011 Australian Open14Dimanche prochain, Roland-Garros ouvre ses portes à tous les amateurs de tennis. Deux semaines intenses en émotions et en efforts, pour un seul gagnant. À cette occasion, Sportsfans revient sur les éléments-clés du tournoi, les choses indispensables à savoir. Aujourd'hui, pour ce premier opus, nous démarrons par le favori à sa propre succession : Rafael Nadal.

 

Son sacre romain ce lundi 21 Mai en atteste : Nadal sera bien l'immense favori de cette édition 2012 du plus grand tournoi en France de l'année. Sa victoire contre Djokovic est une raison de plus pour faire de l'Espagnol le plus apte à soulever le trophée en Juin, pour entrer définitivement dans l'histoire du tennis mondial. Ironie de l'histoire, le maître de la terre battue se sent comme chez lui dans un pays qui est pourtant réputé pour avoir la dent dure avec lui et les sportifs espagnols.

 

Mais qu'importe des suspicions de dopage, Nadal avance sans faire trop attention à ces détails. Des soucis, l'oncle de Toni en a eu beaucoup l'an dernier, et il était désireux de les régler. Fin 2011, après un énième sacre en Coupe Davis avec sa patrie, il avait clamé haut et fort sa volonté de revenir aux sommets de son sport. Manière d'envoyer un message à Djokovic, sans le nommer, et l'avertir de sa détermination à remettre les pendules à l'heure. Car le «King of Clay» a enduré les pires souffrances l'an dernier, cédant à Madrid et Rome contre le Serbe, et conservant sur le fil son titre parisien.

 

Lundi, à Rome, Djokovic se voit de nouveau dans une impasse face à Nadal. Lui qui avait su fragiliser les bases du jeu de l'Espagnol l'an dernier et le faire gamberger mentalement est en train de se retrouver dans une situation qui lui ressemble de plus en plus. Pas encore au même point, mais il n'empêche que le Serbe reste sur deux défaites. Certes, la première fut tronquée par la disparition du grand-père de Djokovic dans la semaine du tournoi de Monte-Carlo, mais en cette finale à Rome, la victoire de Nadal ne souffre d'aucune contestation ou circonstance atténuante. Un succès en deux sets (7-5 6-3) certes accrochés mais qui ont prouvé que Nadal avait pleinement retrouvé ses sensations et son tennis. Son genou endolori à Miami en mars dernier n'est plus qu'une histoire ancienne.

 

Lundi, Nadal a ponctué une semaine parfaite dans la capitale italienne, où il s'est vu confronter à des joueurs en forme. Tomas Berdych en quart, brillant finaliste de Madrid et dans la forme de sa vie, puis David Ferrer, toujours aussi pénible à jouer sur terre battue. Et enfin Novak Djokovic en finale. L'Espagnol n'aura pas lâché le moindre set, mais surtout il a fait preuve d'envie et a étalé toutes ses qualités à quelques encablures de Roland-Garros. En finale, Djokovic a pourtant joué son jeu habituel, mais il semble que Nadal ait repris le dessus, l'avantage sur le premier cité. Impérial en défense, mordant sur la majorité des balles, l'Ibère a su provoquer la faute le premier (41 fautes pour Djokovic!) et limiter les siennes (22).

Surtout, Nadal a désormais réussi à varier son jeu, à ne plus systématiquement attaquer le revers de ses adversaires, en imprimant un lift monumental. Non, Nadal a fait évoluer son jeu aux exigences nouvelles que lui impose Djokovic, dont la prise de balle précoce réduit les ravages du lift «nadalien». Désormais, il n'est pas rare de voir Nadal frapper des coups droits long de ligne sur le coup droit des joueurs adverses. De même, Rafa a amélioré son service, et a réussi à accélérer ses balles.

 

Dans ce tournoi qu'il affectionne tant, Nadal va tenter de graver une septième fois son patronyme sur le trophée du tournoi, une fois de plus que Bjorn Borg. Il serait trop tôt de dire que Nadal a déjà gagné un onzième Grand Chelem en carrière et un cinquantième tournoi ATP (à seulement 26 ans!), il a fait une opération idéale en vue d'un triomphe final. Grâce à cette victoire à Rome, Nadal reprend la seconde place au classement au détriment de Roger Federer, qui a subi un coup d'arrêt après sa lourde défaite contre Djokovic en demi-finale. Et cela permet à Nadal de basculer dans la seconde partie de tableau, s'assurant une rencontre éventuelle contre Djokovic seulement au stade de la finale, si ce dernier passe l'obstacle Federer. De son côté, Nadal devra se frotter à Murray, qui est toujours victime d'un complexe d'infériorité face aux trois joueurs mieux classés que lui, mais aussi d'une incapacité à élever suffisamment son niveau de jeu et ce de manière régulière.

 

Mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs. L'an dernier, Rafael Nadal arrivait dans une posture très délicate, dépité de s'être déjà incliné à quatre reprises, consécutivement, en finale de Masters 1000 face à Djokovic. À deux doigts d'une élimination dès le premier tour face à John Isner, Nadal avait cravaché et souffert milles maux, en échauffement et sur les courts, pour franchir progressivement les étapes du tournoi, mais aussi des crans dans son niveau de jeu. D'abord méconnaissable par son manque de percussion, d'agressivité et ses balles extrêmement courtes, l'Espagnol avait remis peu à peu les choses à plat, pour finir vainqueur une sixième fois. Cette année, Novak Djokovic n'est plus dans la peau de l'ultra-favori du tournoi, et cela peut l'aider à évacuer de la pression.

 

Jérôme COLLIN

 

 

 

 

Publié dans Tennis

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