Djokovic au sommet

Publié le par sportsfans

 

Lors d'une finale éblouissante par son niveau de jeu, Novak Djokovic s'est offert son premier titre à l'US Open, son troisième titre du Grand Chelem de la saison. Il a battu Rafael Nadal (6/4 6/2 6/7 6/1) pour la sixième fois cette année et domine de la tête et des épaules la planète tennis.

 

Il est des matchs de tennis que l'on retient, pour des raisons spécifiques, personnelles. Il en est d'autres qui marquent les esprits de par la qualité du jeu produit. Celui d'hier, la finale de l'US Open, tournoi prestigieux, rentre dans cette dernière catégorie. 4 heures 10 d'efforts pour les deux joueurs, autant de plaisir pour le spectateur. Même les supporters du perdant, Nadal, ont pu se délecter de cette affiche au sommet, opposant ce qui se fait de mieux cette année.

 

Le score, plutôt sec en faveur du Serbe, ne reflète pas vraiment l'engagement qu'ont mis les deux meilleurs joueurs mondiaux dans ce match, la gnac, l'envie qui imprégnaient tous les échanges. Pugnace, Nadal n'a rien lâché, sauf à la fin, handicapé par des crampes récurrentes. Même à deux sets zéro contre lui, et à deux points de la défaite, le Majorquin s'est offert un baroud d'honneur, obligeant son adversaire à disputer un quatrième set. Djokovic ne s'est pas baladé lors de cette finale, hormis dans la dernière manche. Sinon, il a dû faire face de temps à autre à la furie espagnole, qui n'a pas lésiné sur les attaques et le jeu vers l'avant. Oui mais voilà, Djokovic est dans une forme olympique depuis le début de l'année déjà, il s'est installé dans une euphorie qui lui donne une confiance inégalable.

 

Djokovic mort de faim

 

Le Serbe a battu dans tous les compartiments du jeu son adversaire du soir, son principal concurrent sur l'ensemble de l'année. Au service déjà, Nadal n'a pas pu s'appuyer sur une première balle, ni une seconde d'ailleurs, efficace. Face à un retourneur de grand talent qu'est Djokovic, Rafa n'avait pas de grande chance d'inquiéter le Serbe. Dans les échanges, la moindre balle trop courte de Nadal fut à chaque fois l'occasion pour «Nole» d'achever son adversaire, d'abréger l'échange, sans lui donner la moindre chance. Et lorsque Nadal avait lui l'échange en main, la défense stratosphérique de Djoko l'empêchait de finir le point. À ce petit jeu-là, on a connu souvent les marathons de l'Espagnol en fond de cours, à rattraper des balles proprement impossible à récupérer. Mais l'Espagnol s'est usé physiquement de cette défense hors-pair qui faisait de lui un joueur très difficile à dépasser. Aujourd'hui, c'est Djokovic qui fait subir ce même doute à son adversaire. Que dire de ces points ahurissants, où Nadal enchaîne des attaques fulgurantes, laissant Djokovic à la limite de la rupture...sans céder ! Le Serbe est un métronome, distribue des coups gagnants à la pelle et manie sa raquette avec génie.

 

Nadal en proie au doute

 

Le tennis mondial s'élève toujours plus haut, avec Federer, Nadal et maintenant Djokovic. Celui que l'on surnommait le «Poulidor du tennis», toujours placé, jamais vainqueur derrière les deux poids lourds, Nadal et le Suisse, d'alors, a bien grandi. Désormais, il domine la hiérarchie du tennis et compte ce matin plus de 4000 points d'avance sur Nadal au classement ATP. Alors certes, sa saison sera dure à confirmer à un tel niveau de performance (64 victoires pour 2 défaites seulement!), mais le Serbe a tous les arguments, tous les atouts en sa possession pour marquer encore plus l'histoire du tennis.

 

Pour Nadal, l'histoire est différente. Homme de 2010, avec trois GC remportés (Roland-Garros, Wimbledon, US Open) et trois Masters 1000, l'Ibère est redescendu sur terre face aux performances incroyables du Serbe. S'il lui reste une marge de manoeuvre énorme sur ses poursuivants (Murray a encore perdu contre Nadal en demi-finale, Roger Federer fait un «complexe Nadal» pendant que Juan Martin Del Potro ne parvient pas à retrouver son niveau optimal), Djokovic lui a mis une telle claque et la barre tellement haute que Nadal est dans une période de doutes. Doutes sur sa capacité à de nouveau gagner, sur sa capacité à enfin battre ce Djokovic. Nul doute qu'une seule victoire contre le Serbe, dans n'importe quelles conditions lui mettraient du baume au coeur et lui regonfleraient le moral.

 

 

Jérôme COLLIN

Publié dans Tennis

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