Place à la Coupe Davis!!

Publié le par sportsfans

 

Sur fond de domination mondiale de Novak Djokovic, la Coupe Davis reprend ses droits. Demi-finale déjà, avec des affiches alléchantes, d'une part la France se déplace en Espagne, tandis que la Serbie tenante du titre affronte l'Argentine.

 

 

À peine Djokovic et Nadal ont fini d'en découdre à Flushing Meadows en finale de l'US Open qu'ils doivent se dépêcher de revenir sur le continent européen pour disputer leur match respectif en Coupe Davis. 4 heures 10 d'intenses efforts, de tensions et de coups extraordinaires qui n'empêchent pas les deux meilleurs joueurs mondiaux de représenter leur couleur, leur nation propre.

 

Polémique sur le calendrier

 

Cette dévotion totale relève un peu de l'inconscience, de l'irréel. La fatigue accumulée par l'épuisant US Open, ajoutée à la chaleur torride qui s'est abattu sur la capitale économique américaine ainsi que la fatigue engendrée par le décalage horaire, cela commence à faire beaucoup. Premier risque d'abord, qui n'est certes pas le plus désastreux mais ferait tâche : une défaite, qui plus est pourrait condamner l'Espagne et la Serbie. Car si ces deux pays sont des faiseurs de talent, ils n'affichent plus le même visage dès lors que leur leader n'est pas là. Preuve en est l'année dernière avec la victoire nette et sans bavure de l'équipe de France de tennis face à l'Espagne privée de Nadal en quart de finale (5-0).

Plus grave serait bien évidemment la blessure. À eux deux, Nadal et Djokovic représentent 136 matchs cette année (respectivement 70 et 66) alors même qu'elle n'est pas finie. Un compteur qui pourrait atteindre des chiffres affolants, puisque les deux hommes n'ont cure d'enchaîner les tournois. Moralement, Djokovic n'a pas à se plaindre de disputer des matchs presque tout le temps puisqu'il les remporte quasiment tous. Situation assez similaire pour Nadal qui n'a pas à rougir de son bilan cette saison. Le problème est que le mental, l'envie ne fait pas tout, et qu'à un moment, le corps dit stop. Nadal en a fait l'amère expérience lors de son année 2009, où sa blessure récurrente au genou lui avait gâché son année et poursuivi longtemps. Plus récemment, ce même Nadal s'est effondré en conférence de presse, perclus de crampes.

Pour Djokovic, les blessures, il ne connaît pas. Mais à enchaîner à un tel rythme les victoires, aller au bout de la quasi-totalité des tournois qu'il a disputé génère en lui un surplus de fatigue. Car le vainqueur qu'est Djokovic cette année, l'écrasante domination qu'il exerce sur ses poursuivants lui confère une plus grande aura et une plus grande médiatisation, à laquelle il est bien obligé de répondre. D'où ce rajout d'épuisement.

 

La France peut-elle le faire ?

 

Parlons jeu désormais si vous le voulez bien ! La France a donc, comme je l'ai dit plus haut, déjà battu son voisin espagnol en Coupe Davis, pas plus tard que l'an dernier. Oui mais voilà, les conditions ne sont absolument pas les mêmes. Tout d'abord, l'Espagne pourra compter sur le retour, l'appui de son maestro, en la personne de Rafael Nadal. Même six fois battu cette année par Djokovic, et quelque peu en recherche d'un nouveau souffle physique j'entends, le Majorquin reste un sacré client, et le niveau de jeu affiché en finale (et pendant tout le tournoi) du Grand Chelem version USA montre clairement que «Rafa» n'a absolument pas perdu de son talent. Ensuite, l'Espagne reçoit, contrairement à l'an passé où la rencontre s'était déroulé à Clermont-Ferrand, devant un public tout à la cause des Français naturellement. Enfin, les cinq matchs se disputeront sur terre battue, une surface que vénèrent et chérissent les Espagnols, et que les Français aiment moins.

À première vue, les Espagnols ne devraient faire qu'une bouchée des Français. Pourtant, la France a les moyens d'inquiéter cette équipe espagnole. Je n'irais pas jusqu'à dire l'éliminer. D'une part parce que Nadal fera 1+1 sur ses deux simples et que l'Espagne part donc à priori avec deux points dans la musette. Rafa n'est pas du genre à laisser espérer ses adversaires sur l'ocre, et encore moins devant son public. D'autre part, parce qu'un autre joueur espagnol fait figure de danger, grand danger pour l'équipe de France : David Ferrer. Le tennismen ibère dispose d'une technique toute faite pour la terre battue, mais surtout d'un mental impressionnant, qui ne le fera lâcher un match quelque soit son déroulement. De plus, le premier simple de Ferrer le verra affronter Gilles Simon, qui n'est très à l'aise sur terre battue.

Cependant, le double peut rapporter un point à la France, et un des quatre simples peut aussi tourner à l'avantage de la France. Il y a donc un moyen d'inquiéter un tant soit peu cette Roja.

 

Demain, je reviendrai sur le match opposant la Serbie à l'Argentine. Une confrontation à priori largement dans les cordes des Européens. Pour la France, une surprise n'est certes pas à écarter, mais la qualification sera très difficile et au prix de gros efforts.

 

Jérôme COLLIN

Publié dans Tennis

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